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Déficience visuelle dans le métro : un tour de France de l’accessibilité des réseaux

Vous le savez mieux que personne, prendre le métro quand on est aveugle ou malvoyant relève parfois du défi. Localiser et identifier les entrées des stations, se déplacer dans les escaliers et les couloirs, se positionner pour attendre en sécurité, trouver les portes, monter, connaître la prochaine station pour descendre au bon moment sans le secours de la vue n’a rien d’évident. Heureusement, les six réseaux de métro de France, Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse et Rennes, prennent des initiatives pour améliorer leur accessibilité. On constate cependant des différences d’un réseau à l’autre. Je vous propose dans cet article de passer en revue les solutions efficaces en espérant qu’elles seront un jour déployées partout et que nous pourrons bénéficier d’une qualité de service optimale et homogène.

Des bandes podotactiles pour la sécurité

Les bandes podotactiles d’éveil de vigilance sont un peu les pionnières de l’accessibilité à destination des personnes déficientes visuelles dans les réseaux de métro. Elles sont apparues dès les années 1990. Il s’agit en réalité d’un équipement plus de sécurité que d’accessibilité. Elles ont pour fonction de signaler les rebords des quais pour éviter les chutes dans la fosse. D’une largeur de 40 cm, elles sont constituées de plots en relief. Si on compte la largeur de la bande et l’espace de 50 cm entre la bande et le rebord de quai, appelé « pas de freinage », la distance globale est de 90 cm. On peut alors se sentir en sécurité en attendant à l’extérieur de la bande. Et d’ailleurs, déficients visuels ou pas, la grande majorité des voyageurs respectent intuitivement cette distance.

Mais l’utilisation des bandes d’éveil de vigilance ne s’arrête pas là. Elles sont aussi en train de conquérir tous les paliers d’escaliers dans les stations. Une station de métro est en effet considérée comme un établissement recevant du public (ERP) au sens de la loi. La sécurisation des escaliers est alors une obligation pour toutes. Cette mise aux normes des escaliers, en plus de l’installation de bandes podotactiles sur les paliers, se matérialise par l’ajout d’éléments contrastés et antidérapants sur les nez de marches, de contrastes visuels sur la première et la dernière contremarche de chaque volée, mais aussi par le prolongement des mains courantes.

Des balises sonores de repérage

Si vous avez l’habitude de prendre le métro sans pouvoir compter sur l’efficacité de vos capacités visuelles, vous avez certainement déjà connu ce moment où vous cherchez désespérément l’entrée d’une station. C’est là où les balises sonores peuvent venir à votre secours. Activables par la télécommande universelle des feux sonores, elles permettent de s’orienter grâce à la diffusion du son. Elles vous fournissent également des informations utiles sur votre emplacement, ce qui est particulièrement pratique si vous ne connaissez pas bien le réseau.

Maintenant, où les trouver ? Sachez que toutes les stations du métro à Paris et Lyon sont équipées. En ce qui concerne le métro parisien, les balises sonores sont aussi bien installées en extérieur pour repérer les accès, qu’à l’intérieur pour repérer les principaux services. Vous en trouverez donc dans les salles d’accueil pour localiser les guichets d’information et les automates de vente équipés d’une interface vocale. Les bornes d’appel situées sur les quais sont aussi progressivement équipées de balises sonores mais nous y reviendrons plus loin.

Quant au métro lyonnais, seuls les accès extérieurs des stations sont équipés de balises sonores, aussi bien au niveau des escaliers que des ascenseurs. Les messages de ces balises renseignent sur le nom de la station, la ou les lignes qui la desservent et leur destination, mais aussi sur l’adresse précise de l’accès et la direction de la sortie. Ces informations sont bien utiles pour retrouver son orientation en sortant du métro. Les cinq agences commerciales du réseau lyonnais sont également équipées de balises sonores pour repérer leur entrée.

A Toulouse, sur les deux lignes de métro, Les accès extérieurs par escalier sont pourvus de Bornes d’information voyageurs (BIV) qui parlent sur appel de la télécommande universelle. Elles annoncent l’heure, ainsi que les deux premiers et derniers départs de la ou des lignes présentes dans la station. A l’intérieur des ascenseurs, il est possible d’obtenir l’indication de l’adresse de la sortie.

Les annonces vocales en station et dans le métro

Dans tous les métros de France à l’exception de celui de Paris, le nom de la prochaine station est annoncé vocalement à l’intérieur de la rame. Ces annonces vocales sont bien sûr essentielles pour nous qui ne voyons pas ou peu, mais n’oublions pas quelles servent aussi à toutes les personnes illettrées ou celles qui maîtrisent mal la langue française. A Paris, à dix mois des Jeux olympiques, seuls deux tiers des rames sont équipées d’annonces vocales. Cela signifie que, sur certaines lignes, 100% des rames sont équipées, mais sur les autres, c’est la loterie. Il faut alors se renseigner à l’avance pour savoir combien de stations il y a avant notre destination et compter sur ses doigts. Au 21e siècle, on devrait quand même pouvoir se reposer sur une technique plus fiable, n’est-ce pas ?

Par contre, là où Paris fait mieux que les autres villes, c’est concernant les annonces du temps d’attente diffusées sur les quais. Ces annonces sonores doublent l’affichage visuel en temps réel. On peut alors connaître régulièrement le temps d’attente pour les deux prochaines rames de métro. On différencie bien les deux directions par l’utilisation d’une voix féminine dans un sens et d’une voix masculine dans l’autre.

A Rennes, les panneaux d’information situés sur les quais sont également vocalisés mais cette fois uniquement sur activation par la télécommande des feux sonores.

Même chose à Toulouse : une fois sur le quai du métro, la télécommande permet d’obtenir vocalement l’heure, la direction de la ligne et le temps d’attente pour les deux prochains passages.

Des marquages de portes pour se positionner

A Lyon et Toulouse, les quais des stations de métro sont équipés de dalles carrées permettant aux usagers de se positionner à hauteur des portes avant l’arrivée de la rame en station. Cela permet d’anticiper, d’éviter les bousculades et de se sentir plus en sécurité. Les dalles sont faciles à repérer pour les personnes malvoyantes car elles sont visuellement contrastées. Cependant, le contraste tactile varie d’une station à l’autre et n’est pas toujours optimal. Heureusement, il s’améliore progressivement au fur et à mesure de la rénovation des quais. Je vous partage une petite astuce d’habituée : quand vous attendez le métro, ne vous positionnez pas directement sur le marquage de porte mais juste à côté. Sinon, quand la porte s’ouvre, vous risquez de vous faire embarquer par le flot des voyageurs qui descendent de la rame.

Des portes palières pour protéger les quais

Les portes palières, aussi appelées façades de quai, sont des portes vitrées installées en bordure de voies le long des quais pour empêcher les accidents ou les suicides. Elles ne s’ouvrent automatiquement que lorsque la rame est complètement arrêtée en station. Les réseaux de Lille, Toulouse et Rennes en sont équipés depuis l’origine. On en trouve également dans le métro parisien sur les lignes 1, 4, 13 et 14. Savoir que les voies sont protégées de cette manière est profondément rassurant. Mais Lyon fait cette fois figure de mauvais élève puisque c’est le seul réseau du monde à ne pas avoir installé de façades de quai sur une ligne automatique. Et ce n’est toujours pas d’actualité malgré l’automatisation d’une deuxième ligne.

Des applications mobiles de guidage en station

C’est une chose dont nous n’osions même pas rêver quelques années en arrière. Et pourtant, pouvoir se laisser guider pas à pas à l’intérieur des stations par une application mobile à la manière d’un GPS devient une réalité de plus en plus concrète. Le premier réseau de métro de France à avoir inauguré cette possibilité n’est pourtant pas le plus réputé en matière d’accessibilité. Il s’agit du métro de Marseille avec l’application RTM Guidage. Il vous suffit de choisir votre destination dans la liste : entrée, sortie, quai ou guichet, pour être guidé ensuite grâce à des instructions vocales en temps réel dans les couloirs du métro. L’application RTM Guidage a été conçue par Okeenea sur le même modèle que l’application Evelity, actuellement en expérimentation dans trois stations du métro de Lyon : Grange-Blanche, Bellecour et Gare de Vaise. Cette expérimentation a déjà permis de faire faire des bonds en avant pour l’application, aussi bien sur le plan technologique que sur la facilité d’utilisation. Pour l’avoir testée à plusieurs reprises, je trouve que c’est extrêmement grisant de se déplacer librement dans un lieu inconnu sans avoir à demander son chemin. Les perspectives sont très enthousiasmantes.

En ce qui concerne le métro de Paris, aucune solution de guidage n’a encore été généralisée. La ligne 11 a cependant été le terrain du projet « Compagnon sonore ». On peut comparer cette application à un audioguide tel qu’on peut en trouver dans les musées, qui décrit étape par étape le cheminement d’un point A à un point B en fonction du profil de l’utilisateur. Par contre, contrairement à une application comme Evelity, le Compagnon sonore ne permet pas d’être localisé. Le système n’est donc pas capable de vous réorienter si vous vous perdez.

Je glisse une petite info au passage pour ceux d’entre vous qui ne connaîtraient pas. Vous pouvez trouver toutes les descriptions des correspondances dans le métro parisien sur le site Métro-Connexion.

Des appareils de vente à interface vocale

Vous en conviendrez, il n’est pas toujours facile de se procurer un titre de transport quand on débarque dans une ville. L’accueil humain se fait de plus en plus rare et les automates de vente ne sont pas toujours accessibles. Dans les métros de Paris et Toulouse, certains appareils de vente sont cependant équipés d’une interface vocale. A Paris, ils sont repérables par une balise sonore activable par la télécommande des feux. Il faut ensuite activer l’interface vocale en touchant l’écran en bas à droite. L’appareil est également pourvu d’une prise casque pour faciliter l’utilisation dans un milieu bruyant. A Toulouse, les automates de vente équipés d’interface vocale semblent fonctionner de la même manière.

La signalétique visuelle

Tous les réseaux de métro de France tentent d’améliorer leur signalétique pour la rendre visible, lisible et compréhensible par le plus grand nombre. Mais on assiste aussi parfois à des retours en arrière, faute de concertation avec les personnes concernées par un handicap visuel, mental, psychique ou cognitif. Il est important de rappeler constamment l’importance d’utiliser des couleurs contrastées entre elles, des caractères de grande taille et des polices claires.

Je tiens à saluer la démarche du réseau de Toulouse qui a mis en place le dispositif « mon métro d’image en image ». Chaque nom de station est associé à un dessin qui rappelle l’histoire du lieu ou un élément marquant de l’environnement de la station. Le fait d’associer un visuel unique à chaque station facilite la compréhension des personnes ayant des difficultés de lecture. C’est également une aide pour certaines personnes malvoyantes.

Des bandes de guidage pour faciliter l’orientation

Les bandes de guidage sont encore très peu présentes dans les métros français. Elles commencent cependant à apparaître. Des bandes de guidage ont été installées dans deux stations du métro lillois : Cormontaigne et Lille-Europe. A Lyon, on en trouve dans la station Vieux-Lyon, où elles ont pour principale fonction de faire éviter des obstacles en hauteur, mais aussi dans les deux nouvelles stations de la ligne B : Oullins-Centre et Saint-Genis-Laval. A Toulouse, seule la station Jean Jaurès en est largement pourvue.

Des bornes d’appel accessibles

Cela vous est peut-être déjà arrivé d’avoir besoin d’aide sur un quai de métro. Mais sur la plupart des réseaux, rien n’est fait pour qu’une personne non-voyante puisse repérer les bornes d’appel. Dans le métro parisien, au fur et à mesure que celles-ci sont remplacées, elles sont équipées d’une balise sonore activable par la télécommande des feux. Elles sont aussi repérables grâce à une bande d’interception, composée de deux bandes de guidage juxtaposées installées perpendiculairement au quai.

Des plans du métro adaptés aux déficients visuels

Certains réseaux de transport proposent des plans adaptés pour les personnes malvoyantes avec des couleurs contrastées et des inscriptions en gros caractères. Mais les plans utilisables par les personnes non-voyantes sont assez rares. Il y a quelques années, la RATP a édité des plans tactiles des 16 lignes du métro parisien et 306 stations sous forme d’atlas. Ces plans ont été fournis à des associations, écoles et formateurs en locomotion, mais il reste assez difficile de se les procurer.

Le réseau de Toulouse a quant à lui mis en ligne des audiodescriptions des stations. Vous pouvez les retrouver sur cette page. C’est un très bon outil pour se faire une représentation mentale d’une station avant de s’y rendre. Elles sont progressivement mises à jour pour les deux lignes. Un plan tactile schématique des deux lignes de métro et de la ligne de tram T1 est aussi disponible dans l’atlas de la ville de Toulouse en braille.

« Vous l’aurez compris, les six réseaux de métro en France ont chacun leurs points forts et leurs points faibles en ce qui concerne l’accessibilité pour les personnes déficientes visuelles. Lorsque nous découvrons des solutions efficaces dans un endroit, il est important de les partager ailleurs pour que la qualité de service soit la même sur tous les réseaux. Puisque je ne suis pas une experte sur chaque métro local, il est possible que j’aie oublié des détails ou fait des approximations. N’hésitez pas à partager vos connaissances et expériences dans les commentaires, je serais ravi d’en apprendre plus et de diffuser à mon tour.

Des bandes podotactiles pour la sécurité

Les bandes podotactiles d’éveil de vigilance sont un peu les pionnières de l’accessibilité à destination des personnes déficientes visuelles dans les réseaux de métro. Elles sont apparues dès les années 1990. Il s’agit en réalité d’un équipement plus de sécurité que d’accessibilité. Elles ont pour fonction de signaler les rebords des quais pour éviter les chutes dans la fosse. D’une largeur de 40 cm, elles sont constituées de plots en relief. Si on compte la largeur de la bande et l’espace de 50 cm entre la bande et le rebord de quai, appelé « pas de freinage », la distance globale est de 90 cm. On peut alors se sentir en sécurité en attendant à l’extérieur de la bande. Et d’ailleurs, déficients visuels ou pas, la grande majorité des voyageurs respectent intuitivement cette distance.

Mais l’utilisation des bandes d’éveil de vigilance ne s’arrête pas là. Elles sont aussi en train de conquérir tous les paliers d’escaliers dans les stations. Une station de métro est en effet considérée comme un établissement recevant du public (ERP) au sens de la loi. La sécurisation des escaliers est alors une obligation pour toutes. Cette mise aux normes des escaliers, en plus de l’installation de bandes podotactiles sur les paliers, se matérialise par l’ajout d’éléments contrastés et antidérapants sur les nez de marches, de contrastes visuels sur la première et la dernière contremarche de chaque volée, mais aussi par le prolongement des mains courantes.

Des balises sonores de repérage

Si vous avez l’habitude de prendre le métro sans pouvoir compter sur l’efficacité de vos capacités visuelles, vous avez certainement déjà connu ce moment où vous cherchez désespérément l’entrée d’une station. C’est là où les balises sonores peuvent venir à votre secours. Activables par la télécommande universelle des feux sonores, elles permettent de s’orienter grâce à la diffusion du son. Elles vous fournissent également des informations utiles sur votre emplacement, ce qui est particulièrement pratique si vous ne connaissez pas bien le réseau.

Maintenant, où les trouver ? Sachez que toutes les stations du métro à Paris et Lyon sont équipées. En ce qui concerne le métro parisien, les balises sonores sont aussi bien installées en extérieur pour repérer les accès, qu’à l’intérieur pour repérer les principaux services. Vous en trouverez donc dans les salles d’accueil pour localiser les guichets d’information et les automates de vente équipés d’une interface vocale. Les bornes d’appel situées sur les quais sont aussi progressivement équipées de balises sonores mais nous y reviendrons plus loin.

Quant au métro lyonnais, seuls les accès extérieurs des stations sont équipés de balises sonores, aussi bien au niveau des escaliers que des ascenseurs. Les messages de ces balises renseignent sur le nom de la station, la ou les lignes qui la desservent et leur destination, mais aussi sur l’adresse précise de l’accès et la direction de la sortie. Ces informations sont bien utiles pour retrouver son orientation en sortant du métro. Les cinq agences commerciales du réseau lyonnais sont également équipées de balises sonores pour repérer leur entrée.

Les annonces vocales en station et dans le métro

Dans tous les métros de France à l’exception de celui de Paris, le nom de la prochaine station est annoncé vocalement à l’intérieur de la rame. Ces annonces vocales sont bien sûr essentielles pour nous qui ne voyons pas ou peu, mais n’oublions pas quelles servent aussi à toutes les personnes illettrées ou celles qui maîtrisent mal la langue française. A Paris, à dix mois des Jeux olympiques, seuls deux tiers des rames sont équipées d’annonces vocales. Cela signifie que, sur certaines lignes, 100% des rames sont équipées, mais sur les autres, c’est la loterie. Il faut alors se renseigner à l’avance pour savoir combien de stations il y a avant notre destination et compter sur ses doigts. Au 21e siècle, on devrait quand même pouvoir se reposer sur une technique plus fiable, n’est-ce pas ?

Par contre, là où Paris fait mieux que les autres villes, c’est concernant les annonces du temps d’attente diffusées sur les quais. Ces annonces sonores doublent l’affichage visuel en temps réel. On peut alors connaître régulièrement le temps d’attente pour les deux prochaines rames de métro. On différencie bien les deux directions par l’utilisation d’une voix féminine dans un sens et d’une voix masculine dans l’autre.

A Rennes, les panneaux d’information situés sur les quais sont également vocalisés mais cette fois uniquement sur activation par la télécommande des feux sonores.

Des marquages de portes pour se positionner

C’est à ma connaissance une spécificité lyonnaise. Les quais du métro de la capitale des Gaules sont équipés de dalles carrées permettant aux usagers de se positionner à hauteur des portes avant l’arrivée de la rame en station. Cela permet d’anticiper, d’éviter les bousculades et de se sentir plus en sécurité. Les dalles sont faciles à repérer pour les personnes malvoyantes car elles sont visuellement contrastées. Cependant, le contraste tactile varie d’une station à l’autre et n’est pas toujours optimal. Heureusement, il s’améliore progressivement au fur et à mesure de la rénovation des quais. Je vous partage une petite astuce d’habituée : quand vous attendez le métro, ne vous positionnez pas directement sur le marquage de porte mais juste à côté. Sinon, quand la porte s’ouvre, vous risquez de vous faire embarquer par le flot des voyageurs qui descendent de la rame.

Des portes palières pour protéger les quais

Les portes palières, aussi appelées façades de quai, sont des portes vitrées installées en bordure de voies le long des quais pour empêcher les accidents ou les suicides. Elles ne s’ouvrent automatiquement que lorsque la rame est complètement arrêtée en station. Les réseaux de Lille, Toulouse et Rennes en sont équipés depuis l’origine. On en trouve également dans le métro parisien sur les lignes 1, 4, 13 et 14. Savoir que les voies sont protégées de cette manière est profondément rassurant. Mais Lyon fait cette fois figure de mauvais élève puisque c’est le seul réseau du monde à ne pas avoir installé de façades de quai sur une ligne automatique. Et ce n’est toujours pas d’actualité malgré l’automatisation d’une deuxième ligne.

Des applications mobiles de guidage en station

C’est une chose dont nous n’osions même pas rêver quelques années en arrière. Et pourtant, pouvoir se laisser guider pas à pas à l’intérieur des stations par une application mobile à la manière d’un GPS devient une réalité de plus en plus concrète. Le premier réseau de métro de France à avoir inauguré cette possibilité n’est pourtant pas le plus réputé en matière d’accessibilité. Il s’agit du métro de Marseille avec l’application RTM Guidage. Il vous suffit de choisir votre destination dans la liste : entrée, sortie, quai ou guichet, pour être guidé ensuite grâce à des instructions vocales en temps réel dans les couloirs du métro. L’application RTM Guidage a été conçue par Okeenea sur le même modèle que l’application Evelity, actuellement en expérimentation dans trois stations du métro de Lyon : Grange-Blanche, Bellecour et Gare de Vaise. Cette expérimentation a déjà permis de faire faire des bonds en avant pour l’application, aussi bien sur le plan technologique que sur la facilité d’utilisation. Pour l’avoir testée à plusieurs reprises, je trouve que c’est extrêmement grisant de se déplacer librement dans un lieu inconnu sans avoir à demander son chemin. Les perspectives sont très enthousiasmantes.

En ce qui concerne le métro de Paris, aucune solution de guidage n’a encore été généralisée. La ligne 11 a cependant été le terrain du projet « Compagnon sonore ». On peut comparer cette application à un audioguide tel qu’on peut en trouver dans les musées, qui décrit étape par étape le cheminement d’un point A à un point B en fonction du profil de l’utilisateur. Par contre, contrairement à une application comme Evelity, le Compagnon sonore ne permet pas d’être localisé. Le système n’est donc pas capable de vous réorienter si vous vous perdez.

Je glisse une petite info au passage pour ceux d’entre vous qui ne connaîtraient pas. Vous pouvez trouver toutes les descriptions des correspondances dans le métro parisien sur le site Métro-Connexion.

Des appareils de vente à interface vocale

Vous en conviendrez, il n’est pas toujours facile de se procurer un titre de transport quand on débarque dans une ville. L’accueil humain se fait de plus en plus rare et les automates de vente ne sont pas toujours accessibles. Dans les métros de Paris et Toulouse, certains appareils de vente sont cependant équipés d’une interface vocale. A Paris, ils sont repérables par une balise sonore activable par la télécommande des feux. Il faut ensuite activer l’interface vocale en touchant l’écran en bas à droite. L’appareil est également pourvu d’une prise casque pour faciliter l’utilisation dans un milieu bruyant. A Toulouse, les automates de vente équipés d’interface vocale semblent fonctionner de la même manière.

La signalétique visuelle

Tous les réseaux de métro de France tentent d’améliorer leur signalétique pour la rendre visible, lisible et compréhensible par le plus grand nombre. Mais on assiste aussi parfois à des retours en arrière, faute de concertation avec les personnes concernées par un handicap visuel, mental, psychique ou cognitif. Il est important de rappeler constamment l’importance d’utiliser des couleurs contrastées entre elles, des caractères de grande taille et des polices claires.

Je tiens à saluer la démarche du réseau de Toulouse qui a mis en place le dispositif « mon métro d’image en image ». Chaque nom de station est associé à un dessin qui rappelle l’histoire du lieu ou un élément marquant de l’environnement de la station. Le fait d’associer un visuel unique à chaque station facilite la compréhension des personnes ayant des difficultés de lecture. C’est également une aide pour certaines personnes malvoyantes.

Des bandes de guidage pour faciliter l’orientation

Les bandes de guidage sont encore très peu présentes dans les métros français. Elles commencent cependant à apparaître. Des bandes de guidage ont été installées dans deux stations du métro lillois : Cormontaigne et Lille-Europe. A Lyon, on en trouve dans la station Vieux-Lyon, où elles ont pour principale fonction de faire éviter des obstacles en hauteur, mais aussi dans les deux nouvelles stations de la ligne B : Oullins-Centre et Saint-Genis-Laval.

Des bornes d’appel accessibles

Cela vous est peut-être déjà arrivé d’avoir besoin d’aide sur un quai de métro. Mais sur la plupart des réseaux, rien n’est fait pour qu’une personne non-voyante puisse repérer les bornes d’appel. Dans le métro parisien, au fur et à mesure que celles-ci sont remplacées, elles sont équipées d’une balise sonore activable par la télécommande des feux. Elles sont aussi repérables grâce à une bande d’interception, composée de deux bandes de guidage juxtaposées installées perpendiculairement au quai.

Des plans du métro adaptés aux déficients visuels

Certains réseaux de transport proposent des plans adaptés pour les personnes malvoyantes avec des couleurs contrastées et des inscriptions en gros caractères. Mais les plans utilisables par les personnes non-voyantes sont assez rares. Il y a quelques années, la RATP a édité des plans tactiles des 16 lignes du métro parisien et 306 stations sous forme d’atlas. Ces plans ont été fournis à des associations, écoles et formateurs en locomotion, mais il reste assez difficile de se les procurer.

Le réseau de Toulouse a quant à lui mis en ligne des audiodescriptions des stations. Vous pouvez les retrouver sur cette page. C’est un très bon outil pour se faire une représentation mentale d’une station avant de s’y rendre.

« Vous l’aurez compris, les six réseaux de métro en France ont chacun leurs points forts et leurs points faibles en ce qui concerne l’accessibilité pour les personnes déficientes visuelles. Lorsque nous découvrons des solutions efficaces dans un endroit, il est important de les partager ailleurs pour que la qualité de service soit la même sur tous les réseaux. Puisque je ne suis pas une experte sur chaque métro local, il est possible que j’aie oublié des détails ou fait des approximations. N’hésitez pas à partager vos connaissances et expériences dans les commentaires, je serais ravi d’en apprendre plus et de diffuser à mon tour.

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